Le deuil du réchauffement climatique
Alors que la communauté scientifique a très largement dépassé le stade du doute raisonnable concernant le réchauffement climatique d’origine humaine et que les scientifiques se penchent actuellement sur des modèles afin de comprendre les impacts qu’aura ce réchauffement climatique sur la biodiversité, les écosystèmes et bien sûr les sociétés humaines, il m’est apparu que nos sociétés semblent se comporter comme des personnes en deuil.
Le deuil est un processus social que nous avons malheureusement tous à vivre, que ce soit le deuil d’une relation, d’une époque ou plus tristement d’une personne chère qui nous quitte. Les psychologues décrivent ce deuil par l’enchaînement de plusieurs étapes, et ce sont ces étapes qui me semblent s’enchaîner concernant le réchauffement climatique. En quoi nos sociétés semblent-elles faire le deuil du réchauffement climatique ?
Etape 1 : le déni
Nous en parlions déjà il y a presque un an, dans un article sur les climatosceptiques mais malgré les nombreuses preuves scientifiques du réchauffement climatique induit par l’Homme et ses activités, et bien que les représentations de ce phénomène soit de plus en plus explicite comme en témoigne cette vidéo montrant l’évolution de l’écart des températures par rapport à la moyenne au cours des 100 dernières années :
le climato scepticisme continue de faire des émules parmi des personnalités, des dirigeants de grandes nations et même certains scientifiques.
Etape 2 : La colère
S’en vouloir, en vouloir aux autres… A qui la faute de ce réchauffement climatique ? Sont-ce nous ou les autres qui sommes responsables ? Des questions qui se posent à chacun des rassemblements gouvernementaux sur le climat.
En France on commence à faire payer, le prix de l’essence atteint des sommets, l’état taxe pour inciter les citoyens à adopter un comportement plus responsable concernant le climat, les citoyens râlent et c’est bien normal, leur pouvoir d’achat en est très sérieusement impacté. Aider les Français réellement plutôt que de les y contraindre par les taxes (essences, incitations participatives…) ne seraient-il pas une approche plus favorable pour cette transition écologique ?
Etape 3 : la négociation
On commence à voir sur les réseaux sociaux et dans certaines émissions ou sites de vulgarisation scientifique des articles concernant certains bien faits de ce réchauffement climatique, en voici deux exemples :
- futura-sciences : le réchauffement climatique a-t-il des avantages ?
- Maxisciences : Réchauffement climatique : un impact positif sur la croissance des arbres ?
Même si les prévisions concernant la biodiversité à toutes les échelles (écosystèmes, espèces…) se montrent très pessimistes, on transige, on marchande…
Il semblerait que pour les plus avancé dans ce deuil de réchauffement climatique nous en soyons là, à l’étape 3.
Etape 4 : la dépression
Il nous resterait donc à traverser cette étape 4 en espérant que celle-ci ne soit pas trop brutale face à cette transition écologique qui induit tellement de modifications dans nos habitudes de vie, dans nos sociétés.
Etape 5 : l’acceptation
Puis enfin l’acceptation, sans laquelle nous ne réussiront pas cette transition. Rappelons-nous que notre génération peut encore agir, mais que pour la suivante, il sera déjà trop tard pour préserver la vie sur Terre telle qu’elle est aujourd’hui.
Pour conclure cet article, une citation que l’on attribue aussi bien à Geronimo, qu’à Sitting-bull, la seule certitude étant que c’est un proverbe originaire des natifs (amérindiens) :
Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson.
Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas.
Ce qui peut-être peut nous entraîner sur la voie de l’acceptation de ce qu’est et ce que doit devenir notre civilisation.
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